Lundi 17 mai 2005.
Nous faisons l'interview par téléphone, car Alexis est en Provence, et nous sur la région parisienne. Après quelques tâtonnements pour trouver nos hauts-parleurs respectifs, nous commençons l'entretien.
1. Alexis, peux-tu te présenter en quelques mots ?
AS : J'ai 30 ans, je suis marié, je travaille actuellement comme graphiste dans une imprimerie.
2. Comment as-tu appris à dessiner ?
AS : Comme beaucoup d'auteurs, je suis autodidacte. J'ai fait des études de graphisme, au cours desquelles on a fait 2-3 séances de nu, quelques natures mortes, mais rien de fracassant. A l'époque du collège, j'ai lu un Rubrique-à-Brac de Gotlib (Editions Fluide Glacial), ça a été LA révélation et j'ai eu envie de faire pareil !
3. Quelle est ta technique de travail ?
AS : Ma technique a évolué, même depuis que je travaille sur cet album. Je confirme ce que disent certains auteurs, comme quoi on trouve sa propre méthode lorsqu'on travaille sur son premier album ; c'est exactement ce qui se passe. Au début, je faisais d'abord des crayonnés au critérium bleu, comme les architectes, puis encrais à la table lumineuse. Le critérium bleu coûtant cher, j'ai ensuite crayonné au bic, puis maintenant je crayonne au HB 0,7 et 0,5 tout simplement, chaque case à part, ensuite j'encre comme j'ai toujours encré : j'utilise beaucoup le feutre pinceau Faber Castell, et aussi le " S " après avoir tout revu sur Photoshop. Je travaille sur un format A2, d'environ 42 cm de large sur 55 en hauteur. Il faut que ça soit homothétique au format de l'album.
Storyboard de Marc Moreno
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4. Comment définirais-tu ton style ?
AS : Mon style est plutôt réaliste sur Les Hydres et ceux que j'admire sont Lauffray (Le Serment de l'Ambre, chez Delcourt, et Prophet, chez les Humanoïdes associés), Benoît Springer (Terres d'Ombre, et Volunteer, tous chez Delcourt), Patrick Pion (Chrome, chez Dargaud), Claire Wendling (Les Lumières de l'Amalou, Delcourt), (elle sait tout faire ! c'est une déesse !). Et Richard Guérineau, aussi, dont j'aimais beaucoup le dessin avant même de travailler sur l'univers des stryges.
5. Comment se passent les relations avec les éditeurs ?
AS : Il y a eu une restructuration éditoriale chez Delcourt au moment où je suis arrivé, et c'est Thierry Joor qui s'occupe de nous à présent. Les relations sont saines ; on a vraiment l'impression de travailler avec lui, pas pour lui, ce qui est très important.
6. Comment naît un album?
AS : Mon cas est un peu particulier, puisque le projet des Hydres d'Arès est né sans moi, et que j'y ai été associé alors que c'était assez avancé. Par conséquent je ne peux pas trop m'exprimer pour celui-là mais en général je crois que ça part tout bêtement d'une envie.