Les Hydres d'Arès : Interviews
Les Hydres d'Arès : InterviewsMai 2005 - AnsibleLes Hydres d'Arès : Interviews
 
Les Hydres d'Arès : L'avenirLes Hydres d'Arès : L'avenir

20. La BD connaît un grand boom sur Internet. Qu'en penses-tu ? Te sers-tu beaucoup de ce media ?

AS : Plus je me sers d'Internet, plus je trouve que le monde est petit. On tourne vite en rond si on n'est pas curieux. En tous les cas, c'est un très bon outil de diffusion. Pour les relations entre la BD et le web, si on doit parler des sites d'avis/critiques, je dirai que cela doit rester un métier, je ne trouve pas ça très constructif. Ca n'est utile ni pour le lecteur ni pour le bouquin critiqué. J'ai aussi pu remarquer que c'était un bon moyen de se cacher, le web. On dit du mal d'une BD sur un forum, et lorsqu'on se trouve devant l'auteur de la BD, le discours est tout autre. Ca devient vite destructeur si on ne garde pas la tête froide. Donc pour moi, ça doit rester un outil de diffusion.

21. La BD tend ces derniers temps vers une dénonciation, une révolte (Rural, Garduno/Zapata, etc). Toi-même, as-tu envie de te lancer là-dedans ? As-tu une envie de révolte ?

AS : Je pense aussi au bouquin de Menu, à L'Association. Malheureusement, je n'ai pas trop le temps de lire. Les bandes dessinées sont chères, donc je consacre mon budget à mes envies graphiques, et ma priorité à l'évasion. Ceci dit, je trouve ça bien que des gens s'expriment sur ce qui les révolte ou les touche. J'aimerais bien un jour faire quelque chose comme ça, un peu à la manière de Larcenet, dont Le Retour à la Terre (scénario de Ferri, Editions Dargaud) est génial. Pour en revenir à ce type de bouquin, je sais que ça existe depuis toujours, mais j'en découvre la lecture depuis peu. Et puis, je ne me sens pas encore assez mature pour écrire ce genre d'histoire…

22. Quel auteur récent admires-tu ? As-tu eu un coup de foudre BD récemment ?

AS : En tant qu'auteurs, et pas seulement dessinateurs, les deux qui me viennent à l'esprit en premier sont Loisel (La Quête de l'Oiseau du Temps, et Peter Pan, respectivement chez Dargaud et Vents d'Ouest) et Lauffray. Malgré leurs styles très différents, ils ont su tous les deux construire des univers cohérents, avec beaucoup de personnalité dans leur travail. Je pense aussi à Blain, au travers d'Isaac le Pirate (Editions Dargaud). Pour en revenir à Lauffray, il travaille aussi avec Alex Alice, dont le Troisième Testament est pour moi la quintessence de l'album traditionnel européen, tout en utilisant la dynamique d'un comics, le style acéré, sans fioriture. Lorsque j'ai vu les premières planches du magazine de Glénat, à l'époque, ça a été un choc. C'est d'ailleurs la seule série, ou presque, dont je possède des tirages de tête. J'aime aussi beaucoup HK (par Morvan et Hérault, chez Glénat). A chaque fois que je la feuillette, je suis baba. Je possède entre 1500 et 2000 albums, sans compter les comics (environ 500) et les magazines style Pilote… C'est génial à feuilleter, parce que tu découvres les débuts de pas mal de pointures, c'est intéressant. Ca fait une sacrée collection, je réfléchis à la nécessité de faire d'autres étagères. (rires)

23. Avec qui aimerais-tu travailler ?

Afridien

AS : J'ai beaucoup d'admiration pour plein d'auteurs. Je travaille avec Corbeyran, que j'appréciais déjà en tant qu'auteur auparavant. Humainement ça va bien entre nous. J'aime bien la production de Morvan, celle de Lauffray… Si si, j'insiste ! (rires). Je l'ai vu une ou deux fois sur des festivals, et il dégage de bonnes ondes. Tiens, à son sujet, j'avais laissé un message sur le site ateliervirtuel.com, pour savoir comment il bossait. Il m'a répondu une heure plus tard. On a échangé quelques mails qui m'ont mis la pêche, car c'est quelqu'un de très sympa. Quand je lui ai annoncé que j'allais travailler sur Les Hydres d'Arès, un mois et demi ou deux mois plus tard, il a eu des mots très encourageants.

Un jour,j'étais avec un fanzine dans un festival, et en fin de journée, après avoir terminé une série de dédicaces, François Boucq (Rock Mastard, Les Aventures de Jérôme Moucherot…) passe à 20 mètres de notre stand. Je lui fais des grands signes pour lui montrer mon boulot. Il accepte de me consacrer 5 minutes. Au final, il restera un quart d'heure, aura quasiment refait ma case (rires), et ça m'a bien aidé. Très sympa. Récemment j'ai voulu retrouver ce dessin, mais impossible de remettre la main dessus…

24. La BD n'est pas, pour l'instant, ton activité professionnelle principale. Quelles contraintes cela amène-t-il ?

AS : Effectivement, cela m'impose beaucoup de contraintes, mais aucun problème. Anabelle, mon épouse, me soutient à 200 %, ce qui me permet de bien me consacrer à l'album. La bande dessinée, c'est un métier, donc il faut s'y coller, réfléchir. Ca fait 2 ans, en comptant la réalisation du dossier puis la concrétisation du projet, que je ne sors pas trop, donc ça prend vraiment pas mal temps. Il faut trouver un juste équilibre, car la passion peut te bouffer complètement. Actuellement j'ai réalisé une trentaine de pages, soit les 2 tiers de l'album. J'espère en finir avec le dessin cet été. Je mets environ 3 jours complets pour faire une planche.

25. Quels sont tes projets (concrets) ?

AS : Je suis concentré à 200 % sur Les Hydres d'Arès, donc pas la place de faire autre chose. Plus tard peut-être.

26. Tu sembles avoir une amitié particulière pour Spider-Man. L'accompagnes-tu dans ses sorties nocturnes ? Rêves-tu que tu es une araignée, que tu voles -pardon, sautes- au secours de la veuve et de l'orphelin ?

AS : Je n'ai plus trop le temps, hélas, depuis que je travaille sur l'album (rires). C'est vrai que j'aime bien ce personnage, ainsi que d'autres, comme Spawn. Je me retrouve pas mal dans ce personnage, ce côté agile physiquement parlant, couplé à une capacité incroyable à lancer des vannes pourries au cœur de l'action. Un jour on m'a offert une figurine, puis mes parents, ma famille, des copains m'en ont ramené d'autres. Ca commence à devenir envahissant (rires).

27. Quelle découverte as-tu faite récemment ?

AS : Que Spider-Man n'existe pas, justement. Je pensais qu'avec les films de Sam Raimi, il se révèlerait au grand public, mais j'ai été déçu d'apprendre qu'il n'existait pas (rires). C'est ma femme qui me l'a dit. Alors du coup, je lui ai révélé que Winnie l'Ourson n'existait pas non plus (éclat de rire général). A la maison, c'est encombré de Spideys et de Winnies.

Alexis, merci.

AS : Mais je vous en prie. Rassurez-moi, les stryges existent, hein ?

Propos reccueillis par Spooky

Afridien
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