Les Hydres d'Arès : Interviews
Les Hydres d'Arès : InterviewsMai 2005 - AnsibleLes Hydres d'Arès : Interviews
 
Les Hydres d'Arès : Les Hydres d'ArèsLes Hydres d'Arès : Les Hydres d'Arès

10. Comment se présente l'univers de cette nouvelle série ? Comment cela va-t-il s'articuler avec les autres séries ? Y'aura-t-il des cross-overs ?

AS : C'est un récit de SF, qui se déroule en 3455. Au niveau de l'ambiance, ce n'est pas Star Wars, il n'y a pas des extra-terrestres à tous les coins de rue, c'est plutôt une ambiance à la Blade Runner, voire à la Alien. Je n'ai pas " choisi " cette orientation, elle s'est imposée d'elle-même par l'intrigue. C'est donc de la SF futuriste, mais pas extravagante. Sur la colonie terrestre de Mars, " Boozer " (surnom du héros) est un mécanicien en plein milieu de la pampa, qui dépanne les touristes qui ont des problèmes dans le secteur. C'est aussi un ancien soldat d'élite, qui a décidé d'avoir une vie pépère, de regarder les matches de foot, de boire une bière de temps en temps... Y'à que ça qui l'intéresse ! Mais un jour il est appelé par des touristes en panne un peu plus loin. Quand il arrive sur place, il ne retrouve plus que des cadavres horriblement déchiquetés. Il se retrouve mobilisé -bien malgré lui- par la FMA (Fédération martienne armée), affublé d'une diplomate, Donna Mc Spayne, et va devoir enquêter sur cette affaire. Concernant des cross-overs, je ne peux rien dire. Il y aura un lien, pas évident à déceler, dans le tome 1.

11. Peux-tu nous présenter les personnages ?

AS : J'ai déjà parlé de Boozer, mais il y a donc Donna la diplomate chargée des affaires afridiennes. Les Afridiens sont une race génétiquement créée pour terraformer la planète avant l'arrivée des Colons. Mais en 3455, c'est une race qui n'a plus vraiment d'utilité, et qui est laissée au rebut. Il y a donc un conflit ethnico-politique entre les instances martiennes et les Afridiens, qui aimeraient qu'on reconnaisse leur statut. Donna est chargée de faire le lien entre ces deux factions. Elle est impliquée dans l'affaire, car le meurtre qui déclenche tout a lieu sur les terres afridiennes. Boozer est aussi accompagné par Jean-Pierre, un androïde-homme à tout faire, qui a un peu le rôle de comparse.
Voilà ! Je n'en dirai pas plus !

Les Hydres d'Arès d'après Marc Moreno

12. Marc Moreno, l'auteur du Régulateur, avait réalisé les storyboards des Hydres d'Arès. Comment te positionnes-tu par rapport à son travail ?

AS : C'est vrai qu'il avait fait tous les storyboards de ce tome 1. Sur ce point-là, Eric et lui me laissent une grande liberté. Je travaille avec le story de Marc mais si je ressens la nécessité, pour telle ou telle raison, de changer un plan ou le découpage, tant que ça sert l'histoire je suis totalement libre de faire ce que je veux. Mais ça m'a fait gagner du temps dans la réalisation de l'album. De toute façon, l'apprentissage avance quand tu commences à tomber les planches.

13. Par la suite, comptes-tu participer à l'écriture du scénario ?

AS : Je discute déjà pas mal avec Corbeyran, qui bien sûr a une idée de là où il veut aller. Je n'interviens que sur la façon dont on va y aller, sur la mise en scène. Si j'ai des envies graphiques, il les intègrera si ça sert l'histoire.

14. Comment s'articule la collaboration avec les coloristes ?

AS : Pour l'instant, nous n'avons pas de coloriste attaché(e) au projet. J'aurais peut-être pu faire les couleurs moi-même, mais j'ai fait des essais pour me convaincre que je ne pouvais pas le faire. C'est une partie du boulot qui m'intéresse, mais je ne suis pas sûr que le faire sur un album me convienne. Je préfère m'éclater sur des illustrations, de temps en temps. Et puis, j'aime bien travailler en équipe, faire des rencontres… On a des délais à tenir, et je préfère me consacrer au dessin et laisser faire ça à un(e) professionnel(le).
Mais j'attends d'un coloriste qu'il amène son univers, sa sensibilité à l'album, il faut qu'il (ou elle) s'éclate dans sa partie tout comme Eric et moi on s'éclate chacun dans la sienne.

15. Sais-tu comment se terminent Les Hydres d'Arès ?

AS : Je sais plein de choses (rires). De toute façon, c'est un peu prématuré, alors que le tome 1 n'est même pas sorti… Le scénario appartient à Eric, je ne peux pas en dire plus, même sous la torture (rires).

16. Combien y'aura-t-il d'albums ?

AS : Là encore, je ne peux rien dire. Si la série marche bien, il pourrait y en avoir au moins 6. Ca dépend aussi d'Eric et moi, si on continue à bien s'éclater ensemble, si le lectorat nous suit, etc. On pourra peut-être en reparler au bout des 3 premiers tomes.

17. T'intéresses-tu à la science-fiction ?

AS : Je m'intéresse à plein de choses, mais je n'ai pas trop le temps de lire, hélas. Quand j'étais ado, je lisais pas mal de polar et de fantastique, style Stephen King. J'ai aussi fait pas mal de sport, et du coup, ma culture SF est un peu limitée. Il n'y a pas d'univers qui ne m'intéresse pas. Ce qui ne veut pas dire que j'aie envie de faire de tout. Je ne me vois pas faire de la BD historique, par exemple. Il faut qu'il y aie une part de fantasme dans l'histoire. Tiens, en ce moment, je lis la série " Ultimates ", que je trouve super, avec un univers contemporain où tu croises des Hulk et Captain America mais où tu as l'impression que tu peux les croiser dans la rue demain ! J'aime bien dessiner des choses inventées et les rendre plausibles.

Soldats

18. As-tu rencontré les autres auteurs de l'univers des stryges ?

AS : J'ai rencontré Richard Guérineau (dessinateur du Chant des Stryges) 2 ou 3 fois, brièvement, au cours de festivals, comme par exemple à Angoulême, où on a discuté, mais ce n'était pas vraiment l'endroit pour lier connaissance. J'ai bien sûr rencontré Eric. Je suis aussi en contact avec Michel Suro (dessinateur du Clan des Chimères) par le biais du site officiel des stryges, et par e-mail, mais c'est tout.

19. Les Hydres d'Arès sera ton premier album publié en tant que dessinateur. Quels sont tes sentiments, tes appréhensions au moment de passer de l'autre côté de la barrière ?

AS : Là je n'ai pas vraiment eu le loisir d'y penser. Je ne mesure pas trop pour l'instant. Il faut dire que je n'ai pas trop le temps, je travaille la journée, et je dessine les soirs et week-ends. J'ai la confiance de l'éditeur, du scénariste, donc je ne me fais pas de soucis pour l'heure. Je me suis beaucoup investi dans ce projet, alors j'espère que ça marchera, bien sûr. On verra à la sortie de l'album, il faudra revenir vers moi à ce moment-là.

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